Cet été, j'ai fait comme plein de motards que la vie moderne de papa rattrape : j'ai vendu ma moto. En me disant "j'en rachèterais une plus tard".
Les enfants, les week-ends avec tout le barda à emporter, le boulot (en caisse)...peut-être aussi le froid et la pluie! Toutes ces choses qui deviennent des excuses pour la vendre cette fameuse meule. Sans compter l'argent (c'est même que pour çà que je l'ai vendu d'ailleurs) que çà coûte pour 5 000 km par an. Et encore 5 000 km de loisirs, juste pour le plaisir de rouler. Je connais pas beaucoup d'automobilistes qui les font, les 5 000 km pour rien, juste pour cramer du coco, découvrir des endroits où on ne serait jamais aller, des paysages qu'on ne voit pas ou plus en voiture parce que bobonne ou les enfants demandent : "quand c'est qu'on arrive?".
En dehors du fait de ne plus avoir de moto, je me dis aussi que je suis devenu raisonnable. Que CA FAIT raisonnable en tous cas.
Dans une discussion, je dis : "j'avais une moto, mais je l'ai vendu". T'es plus crédible, coco! Comme quand les vieux d'il y a quelques années me disaient : "çà me rappelle ma jeunesse, j'avais une Terrot!". Et moi de penser que je m'en foutais de sa vieille brêle, c'est maintenant que j'en ai une...
C'est vrai qu'il y a des rencontres aussi en bécane. Quand je faisais mes tours solitaires, je m'arrêtais sur la place d'un village (au pif) pour fumer mon clope. J'avais parfois l'impression de faire le Dakar. Il y avait plein de gamins (ou pas) qui sortaient de partout pour me demander : "A combien elle monte?" la fameuse question qu'on a posé nous aussi.
Il y a aussi des inconvénients. En plus de la pluie, du froid ou de la chaleur l'été avec le cuir et les gants. Plutôt des inconvénients "intimes" on va dire. Je me souviens d'une fois particulièrement. Il faisait très très froid (en dessous de 0), ce n'est pas quelquechose qui me génait d'habitude (contrairement à la pluie); mais là c'était exceptionnel et il y avait pas mal de route. Tous les conducteurs de roadster (moto sans carénage) vont, je pense se reconnaitre. Quand vous roulez à moto, il y a la température de l'air et celle ressentie (beaucoup plus basse). Et sur ce genre de machine, vous êtes assis bien droit vent dans la poire et les jambes forcément écartées par le réservoir et la largeur de la moto. Comme il n'y a pas de protection au vent, l'air (froid donc) s'engouffre autour de l'avant de la moto et c'est vos jambes qui font déflecteurs vers vos parties intimes. Et là ! mes frères et soeurs ! sans vous en rendre compte, il y a Popol - Le - Lui - Elle - ma grosse - la coquillette - bref votre membre (rayez la mention inutile) qui se permet d'imiter la tortue qui a peur mais version escargot. Vous me suivez?
Et comme c'est à votre insu, une question de survie pour votre escargot quoi, quand vous vous arrêtez pour licebroquer, eh bah : y'a pu! T'as qu'une trouille : te pisser sur les pompes. Y'a plus rien qui dépasse.
Tout çà, je vais quand même le regretter. Et en souvenir je vais garder ma pince à épiler dans la boîte à gants (on ne sait jamais).
Cà y est : j'suis un caisseux.
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